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Marsad Majles

Début de la réunion de la Commission des finances, de la planification et du développement à 10 : 10 pour Audition du PDG de Tunisair Sarra Rejeb concernant les PDL 39 - 40 - 41/2015. 

La parole est donnée à Mme Sarra Regeb PDG de Tunisair. Le PDG de Tunisair fait une présentation de l'état actuel de la société. 

Meriem Boujbel:

  • Les réformes sont obligatoires et conditionnent ces projets de lois.

Slim Besbes:

  • Dans votre business plan des années à venir y a-t-il une intention de concurrencer les autres compagnies aériennes? Quelles sont les démarches qui ont été entreprises jusque là?

Mohsen Hssan:

  • On a tous un attachement particulier envers Tunisair qu'on considère comme un symbole de l'Etat, mais on est tous d'accord sur le fait que les services laissent à désirer.
  • En ce qui concerne l'OpenSky, sommes-nous vraiment prêts ?

Sarra Rejeb (PDG Tunisair):

  • Le programme de réforme est entrepris par la compagnie depuis 2012, on a des propositions de solutions. On a déjà commencé quelques réformes.
  • Tunisair au jour d'aujourd'hui n'a pas d'organigramme approuvé par décret. Nous avons des organigrammes approuvés par le Conseil d'Administration mais pas d'organigramme "Légal".
  • Actuellement en 2015 nous sommes dans une situation floue. Il n'y a pas eu d'intégration.
  • Tunisair s'est vu octroyé un crédit de 40 000 000 Dinars. Le bilan de 2013 est déficitaire de -205 millions de dinars.
  • En ce qui concerne les Tunisiens en Libye, l'Etat nous a demandé de les rapatrier, avec la promesse de nous rembourser. Après plusieurs relances on n'a plus d'espoir de se faire rembourser.
  • En ce qui concerne notre nouvelle stratégie commerciale on a des plans de développement des marchés locaux. L'ouverture de vols dans le continent africain, mais on doit garantir un minimum de rentabilité. On peut faire un accord avec les hommes d'affaires, faire un taux de remplissage.
  • On veut faire de l'aéroport Tunis Carthage un Hub. On veut aussi faire des travaux et l'agrandir.
  • On a une filiale qui s’appelle Tunisair express, et on constate qu'elle n'est pas coordonnée avec Tunisair. On compte développer le Fret de Tunisair, on n'a pas d'avion cargo par exemple.
  • Un autre point de notre stratégie commerciale et le développement de la vente des billets par internet. Actuellement, nous sommes à 5% des ventes totales. C'est très peu.
  • En ce qui concerne la ponctualité de nos avions, ce n’est pas entièrement de notre faute. 90% des retards sont dus à Tunisie Catering, et Tunisair n'est pas majoritaire dans cette société. Ils ont arrêté de servir Tunisair, et puis début avril ils ont arrêté toute activité avec Tunisair. Tunisair a du reprendre une activité qu'elle a arrêté depuis des années, le catering. On a du travailler avec les moyens de bord, un vieux camion, un vieux local qu'on a aménagé. On a vraiment fait de notre mieux, mais ce n’est pas suffisant, on manque de moyens. Mais on a quand même agi. On a mené Tunisie Catering en justice et le 28 mai le jugement a été émis. Un administrateur judiciaire à été désigné pour Tunisie Catering. 5 Camions ont été mis à notre disposition, avec ça, on pourra gérer un peu les retards. On est une entreprise publique, on ne peut pas acheter des camions librement. Le droit des marchés publics et le processus des appels d'offres s'applique à nous. Il y a une grande lenteur dans la prise de décision et ce n'est pas la faute de l'administration. 

Mohsen Hssan:

  • Je suis désolé mais vous n'êtes pas convaincantes, c'est à vous de gérer cette lenteur ou le mauvais service. Je ne vais pas vous comparer avec Emirates mais il y a un minimum.
  • Jusqu'à quand cette compagnie dépendra du budget de l'Etat ?

Karim Helali:

  • Tunisair est en quelque sorte une victime de l'Etat Tunisien. Voulons nous rendre cette société compétitive ? C'est à l'Etat d'assumes ses responsabilités sinon Tunisair va droit au gouffre.

Iyad Dahmani:

  • Si on va dans l'optique que Tunisair est un outil de développement, il faut l'accompagner.
  • Quelle est votre conception de la transparence et de la bonne gouvernance ?
  • Il faut revoir la place de Tunisair dans le secteur du tourisme. 

Mohamed Frikha:

  • Je ne vais pas remettre en cause votre management, vous êtes nouveaux mais je vais parler des 3 dernières années.
  • L'aéroport de Sfax fonctionne aujourd'hui graçe à Syphax. Syphax est en crise aujourd'hui et c'est principalement du à Tunisair. 3 ans que je souffre, j'ai vu des choses que le cerveau ne peut pas assimiler. Des blocages de toutes sortes à cause de Tunisair. Il y a des enjeux, l'aéroport de Sfax peut disparaitre, les employés se trouver au chômage, et on est encore en crise. On aurait pu s'entraider, développer l'économie ensemble. Des ordres venus d'en haut de ne pas voyager avec Syphax. La chute de Tunisair est due à ses syndicats, et j'ai un sentiment d'amertume. Jamais je n'aurais pensé à nuire à Tunisair au contraire.

Olfa Soukri:

  • J'ai beaucoup d'amertume aussi, il y a un flou, une mauvaise gestion et une pression sociale.
  • On croit fortement en Tunisair, on va vous soutenir, mais il faut assainir cette société.

Sarra Rejeb (PDG Tunisair):

  • En ce qui concerne les couts fixes, que l'avion vole ou ne vole pas on doit les encaisser.
  • M. Frikha votre discours m'a beaucoup touché. Il faut qu'il y ait une complémentarité entre le privé et le public et non une compétition. Je n'étais pas au courant de ces détails dont vous avez parlé mais je vais ouvrir le dossier et voir ça.
  • L'OpenSky est un très long processus, au niveau européen, ils ont mis 10 ans. Nous on se prépare à ça, on a préparé une stratégie commerciale. L'OpenSky existe déjà à Tozeur et Tabarka, et on veut ouvrir Monastir et Djerba, puis en dernier lieu Tunis.
  • Nous sommes très honnêtes, quand on dit qu'on ne veut pas faire de ségrégation c'est le cas. 

Hedi Ben Braham :

  • Je suis actionnaire à Tunisair, j'ai 10 actions. Mais si je n’avais pas confiance je les aurais vendu.
  • Le premier problème est la mauvaise gestion, le deuxième est le manque de visibilité.
  • Vos décisions sont prises avec trop de retard et c'est ça qui créé une crise.

Mohsen Hssan :

  • On croit en Tunisair mais on a peur, on est fier de notre entreprise publique mais il faut plus de concurrence.
  • Je demande à M. Frikha de nous présenter un dossier à l'ARP pour qu'on puisse connaitre tous les détails et qu'on en discute, et s'il y a effectivement eu des dépassements on va le soutenir.
  • La séance est maintenue on va juste dire au revoir à nous invités. 

Passage aux votes sur les trois projets de lois N°39/2015, N°40/2015 et N°41/2015:

  • Adoption du projet de loi 39/2015 à l'unanimité des membres présents.
  • Adoption du projet de loi 40/2015 à l'unanimité des membres présents.
  • Adoption du projet de loi 41/2015 à l'unanimité des membres présents.

Crédits photos: Page Facebook du bloc parlementaire Ennahdha