loading...
مرصد مجلس
  • الإستماع الى ممثلين عن الجمعية التونسية لمساعدة الصم وممثلين عن الاتحاد التونسي لإعانة المتخلفين ذهنيا
ساعة بداية الجلسة المتوقع : 14:30
بداية الجلسة 15:35
نهاية الجلسة 18:15
ساعات التاخير 1س 5دق
معدلات الحضور 45.45%

La Commission des affaires des handicapés et des catégories précaires s'est réunie le 19 Octobre 2015 à partir de 15h35 pour auditionner des représentants de l'Association Tunisienne d'Aide aux Sourds et des représentants de l'Union tunisienne d'Aide aux Insuffisants Mentaux.

Mourad Hamaidi (Front Populaire) :

On vous remercie d'être venus, le but de l’audition est de connaitre vos difficultés  et vos espérances, ainsi on pourrait être très proche de vos activités.

Abdelhamid Trabelsi, de l'Association Tunisienne d’Aide aux Sourds "ATAS" :

Je commence par remercier l’Etat et tous ses efforts fournis pour l’aide des sourds.  

On a été dans de meilleures conditions avant la révolution, les associations avaient l’habitude de recevoir des budgets décents de la part de l’Etat. Après la révolution, plusieurs articles de loi ont été établis afin de créer plusieurs associations (le nombre est devenu excessive).

Certains articles de lois prévoient que le budget attribué par l’Etat ne prend pas en compte les dépenses ordinaires comme le carburant des bus de ramassage, nourriture, etc.

La paperasse exigée pour avoir les contributions de l’Etat est très complexe, 10 centres ne peuvent plus donner de goûter aux enfants, plus de 15 centres ne peuvent plus faire sortir les bus puisqu'ils ne peuvent plus payer le carburant. Ceci est grave pour la collecte des enfants qui sont des élèves inscrits aux centres.

Les subventions attribuées par l’Etat sont égales à 10% des salaires et non selon le nombre des enfants.

Nos dettes avec les caisses de sécurité sociale atteignent 140 000 DT (cumul + dette originale) et ça nous bloque énormément pour avoir droit aux subventions de l’Etat. 

Certains fonctionnaires aux centres réclament leur affectation aux ministère des affaires sociales.

Certains articles de lois ont été conçus pour intégrer les élèves sourds dans les écoles et ainsi soustraire 5 élèves normaux des classes et les remplacer par des élèves sourds. Ceci doit être précédé par la prise de plusieurs mesures : disponibilité des équipements spéciales, toilettes privées, temps d’étude plus long pour les sourds, facilité d’accès, etc.

L'importance de la reconnaissance des certificats attribués par les centres d’aide des sourds pour que ces derniers puissent intégrer des postes de travail.

On doit intégrer des fonctionnaires spécialistes pour communiquer avec les sourds dans les différents établissements comme la STEG, les tribunaux, les ministères, etc.

Proposition d’attribution de subvention aux handicapés qui ne peuvent pas travailler et subvenir à leurs besoins.  Les appareils médicaux qui servent à diagnostiquer la surdité coûtent de 7000 à 8000 dinars. Ceci coûte très cher proportionnellement aux budgets des centres. On a entendu parler que le ministre de la santé a promis de les fournir. On espère qu’on les fournira partout dans le pays et dans tous les gouvernorats. 

Certains cas d’enfants requièrent des appareils auditives qui coûtent 700 dinars mais leurs familles n’ont pas les moyens de les fournir, je pense que l’état doit assumer cette responsabilité.  

Les subventions attribuées par l’Etat concernent les grands projets et non les dépenses journalières comme le goûter, le carburant, le logement, etc. Certes, il y a des dons de plusieurs citoyens mais qui restent insuffisants. 

Il y a aussi des zones et des régions dans lesquelles on ne trouve pas de centre de surdité. Au même temps, il y a des centres qui risquent de fermer faute de budget.

On se retrouve dans le cas où : ni on intègre les élèves sourds dans des écoles ordinaires, ni on les aide à intégrer les centres spéciaux.  

Enfin, cessez de couper les ponts et le budget des associations car le travail associatif est une responsabilité avant tout. 

Lajmi Lourimi (Mouvement Ennahdha): 

Merci pour le témoignage, l'aide et le soutien des handicapés est une problématique très importante et on a l’obligation de les défendre et d’améliorer leurs conditions. 

Y a t-il des tentatives d’accord avec les caisses de compensation sociales afin de rétablir les dettes puisque ceci représente un obstacle pour avoir droit aux subventions ?  

Y a t-il des études qui présentent les causes  de cet handicap (héréditaire, accident) ?

Y a t-il des spécialistes en ce sujet intégrés dans le ministère des affaires sociales ?  

Y a t-il des programmes que vous organisez ?

Y a t-il des anciens élèves des centres qui se réunissent pour parler de leurs expériences réussies afin d’encourager et de mettre en valeur l’effort élaboré ?

Y a t-il des statistiques qui concernent les élèves qui n’ont pas réussi leurs études à causes de leur handicap ?

Ferida Laabidi (Mouvement Ennahdha) : 

L’article 58 prévoit que l’Etat prend en charge toutes les mesures nécessaires, donc elle doit subvenir aux besoins de ces enfants handicapés. 

A quoi ça sert finalement d'offrir au centre un bâtiment quand on fournit ni le transport des élèves ni leur nourriture. Les subventions doivent subvenir à ces besoins.

Cette commission doit présenter des recommandations pour l’amendement de l’article 21 pour inclure ces dépenses dans les subventions Etatiques. 

Il y aura une rencontre prochaine avec le ministre de l’éducation pour inclure les élèves sourds dans les écoles, s’il y a des articles de loi qui l’exigent, donc l’Etat a la responsabilité de prendre les mesures nécessaires pour les intégrer et leur fournir les équipements requis. 

Mohamed Mahjoub (Mouvement Ennahdha) : 

On est conscients des difficultés du travail associatif et des travaux des centres de surdité.  

Lors de votre audition, vous vous êtes focalisés sur les difficultés financières. Cependant, j’aurais aimé que vous mentionniez toutes les problématiques. 

Je suis pour l’intégration des handicapés dans les écoles, car leur soutien ne se résume pas en leur fournissant goûter et équipements et de les contraindre à vivre isolés à cause de leur handicap. Parlez-nous des problèmes d’intégration. Puisque notre rôle est législatif, on pourrait aider dans ce cas. Par exemple, s'agissant des problèmes d'accès aux concours nationaux : Est ce qu’ils ont les mêmes opportunités que les autres ? Si non, comment doit-on régler ça ?

Les subventions Etatiques ne suffiront jamais. Vous pouvez vous adresser aux entreprises et à d’autres coopérations internationales pour lever des fonds. Est ce qu’il y a des problèmes dans ces cas ? 

Brahim Nacef (Mouvement Nidaa Tounes) :

Il faut une intégration spéciale relative aux sourds, différentes de celle des autres handicapés. 

Vos dettes ont été à l’origine 14 000 DT et qui se sont accumulées à 140 000 DT. C'est-à-dire que l’association n’as pas su gérer ses dépenses. 

Votre proposition de donner des subventions relatives au nombre d’enfants et non relatives au nombre d’enseignants n’est pas judicieuse puisque cela revient au même (le nombre d’enseignant est relatif au nombre des élèves).

Je crois que les subventions qui sont égales à 10% des salaires doivent s’accroitre à 20% minimum. 

Est-ce que vous coopérez avec l’association ICHARA qui demande d’établir des écoles spécialisées pour l'éducation et la formation des sourds uniquement ?

Proposition d’apprendre à un agent de chaque établissement le langage des sourds pour faciliter la communication avec les gens qui portent cet handicap. 

La greffe du tympan (chirurgie permettant aux sourds de retrouver leur faculté auditive) coûte très cher. Elle doit être prise en charge par l’Etat. 

Le diagnostic précoce de surdité est très important comme outil de prévention et pour le traitement précoce. 

Zeineb Brahmi (Mouvement Ennahdha) :

Quel est le pourcentage des sourds en Tunisie ? 

Y a t-il un outil préventif ? Si oui, est-il utilisé en Tunisie ? 

Est-ce que les conditions, dans les autres centres, sont similaires ? 

Quels sont les problèmes législatifs qui représentent un obstacle ? 

L’abandon des études, pour les sourds, est à peu près à quel âge ?  

Abdelhamid Trabelsi, de l'Association Tunisienne d’Aide aux Sourds "ATAS" :

La surdité peut être soit d'origine héréditaire, soit suite à des accidents lors de la naissance ou bien au cours de l’enfance.

Nos problèmes sont, en premier lieu, financiers. 

L’intégration des sourds doit être faite selon les règles tel que la mise en place des psychanalystes et l’adoption des méthodes développées.

Il y a eu un seul concours lors de l’année dernière pour les sourds auquel ils ont réussi.

Le représentant de l’Union Tunisienne d'Aide aux Insuffisants Mentaux "UTAIM" :

Après la révolution, l’état des handicapés s’est détérioré d’une manière très grave. 

L’union comprend 114 centres dont à peu près 10 centres qui sont Etatiques. L’handicap mental est dû principalement à la consanguinité.  

8050 enfants handicapés arrivent dans nos centres grâce au bus de ramassage. 

Les sourds, les aveugles et les paralysés ont la capacité de se défendre.  Seuls les handicapés mentaux ne peuvent pas se défendre et doivent être protégés.

Dans les centres, on a 4 types d’handicap mental : autisme (300 cas),  trisomie 21, handicap moyen et handicap profond (ces deux derniers types sont majoritaires).

Le nombre de ceux intégrés dans des écoles normales est 92 parmi les 8000 et quelques.

On a 13000 abonnés (membres des familles des handicapés et d’autres qui compatissent). L’union est  la plus grande association sociale pour ce genre d’handicap.

Il y a des détails qui peuvent être insignifiants pour quelques uns mais qui peuvent représenter des difficultés majeures. Par exemple : le manque de carburant des bus nous prive d'effectuer le ramassage des enfants qui est indispensable parce qu’il n’y a aucun parent qui autorisera d’envoyer son enfant, atteint d’handicap mental, seul à nos centres.

Il y a des études qui déclarent que l’Etat dépense plus de 2000 DT annuel pour l’éducation d’un élève ordinaire. Cependant, Le budget alloué à l’handicapé par la CNSS est de 800dt, plus les 10% des subventions Etatiques qui atteignent, dans notre cas, à peu près 80 DT annuellement. Cette dernière somme ne peut même pas fournir la nourriture aux enfants. Entre temps, d’autres études ont affirmé que les dépenses nécessaires pour la scolarité d’un handicapé mental peuvent atteindre 2400 DT.

Citons l’exemple de la région de Tebr : le centre régional a un budget de 16 000 DT et il a des dépenses énormes : un bus de ramassage, nourriture, payement des fonctionnaires et des enseignants, dépenses diverses. Comment peut-il subvenir à tous ces besoins ?

Dans nos centres, on commence à adopter des programmes individuels. Puisque chaque handicapé est un cas à part, on doit avoir un programme individuel pour chacun.

Les fonctionnaires et agents des centres ont créé un syndicat, après la révolution, pour se défendre et pour principalement améliorer leurs salaires qui n’étaient pas décents auparavant.

Nos difficultés sont essentiellement d'ordre financier : matière première pour les ateliers de travail, carburant, bus, salaire, loyer, etc.

On doit instaurer une subvention pour les dépenses ordinaires. 

Les dettes s’accumulent et les centres se ferment. Parmi 90 centres, il y a 4 à 6 centres dont leurs présidents ont présenté leurs démissions. En effet, les conditions sont déprimantes et peuvent vous pousser à baisser les bras. 

Ferida Laabidi (Mouvement Ennahdha) :  

Vous avez présenté les difficultés et non pas des propositions de solutions. 

Si ce que vous avez présenté comme comparaison entre les dépenses nécessaires entre élève ordinaire et handicapé est vrai, il n'y a aucune loi qui autorise cette différence. 

Le ministère des affaires sociales doit prendre la relève de la gestion et la direction lors des fermetures et des démissions des responsables.

Lajmi Lourimi (Mouvement Ennahdha) :

Il faut mettre l’accent sur la déclaration de l’invité à propos de la détérioration des conditions au sein des centres après la révolution. 

Auparavant, l’Etat dictateur essayait d’embellir son image devant les organisations humanitaires internationales par l’appui et le soutien des associations de ce genre. Ceci n’est plus le cas, les aides internationaux sont maintenant canalisés vers d’autres organismes avec différents objectifs.

Proposition d’allocation d’aide financière à ces enfants puisqu’ils ne peuvent pas subvenir à leurs besoins. 

Vue mon expérience, je sais qu’il existe des budgets d’aide destinés aux vieux personnes et parfois le budget n’est pas utilisé en totalité. Dans ce cas, je pense qu’on pourrait instaurer le cadre législatif pour canaliser les restes des fonds relatifs à une cause précise à d’autres. 

Kamel Harraghi (Union Patriotique Libre) :

J’aurais aimé qu'on nous fournisse des propositions. Par exemple, vous pourrez proposer que l’Etat prenne en charge les dépenses ordinaires. 

Je pense que le taux des dépenses allouées aux élèves ordinaires que vous avez indiqué (2000 DT) n’est pas exact.  

Il y a une possibilité que les caisses de sécurité sociale effacent les dettes (originales et le cumul). C’était le cas pour certaines sociétés et associations sportives. Pourquoi ne pas l’appliquer à ce genre d’associations ? 

Brahim Nacef (Mouvement Nidaa Tounes) :

Vos travaux sont gigantesques. La convention collective a résolu beaucoup de problème comme la subvention des salaires qui représente le premier fardeau. 

La collecte des dons est une activité de base du travail associatif. Pourquoi ne pas l'appliquer dans votre cas ?

L’autisme est un problème majeur. L’enfant autiste requiert un spécialiste à part pour le traiter et l’enseigner. 

Vous devez présenter des solutions et des propositions efficaces. 

Mohamed Mahjoub (Mouvement Ennahdha) : 

Il y a un mélange des handicapés de différents types qui doivent être séparés et suivis par des spécialistes à part. 

Ces centres traitent les enfants ayant atteint l'âge de scolarité. Avant cet âge, les parents ne trouvent pas de solutions. 

Les autistes doivent être représentés par des associations spécialisées. 

Le représentant de l’Union Tunisienne d'Aide aux Insuffisants Mentaux "ATAIM" :

Je suis d’accord que l’augmentation des salaires des agents des centres est justifié puisqu’il fournissent 3 fois l’effort qu’un simple enseignant mais je condamne le manque d’intérêt au handicapé. 

On sera là pour le management et la gestion mais il faut que l’Etat fournisse les dépenses ordinaires et minimales.

Pour mettre l’accent sur la gravité de la situation des handicapés mentaux face aux autres handicapés, on a réalisé une expérience entre handicapés sourds et d’autres mentaux et on a mis de la nourriture sur leur table. Les sourds finissaient leur repas et s’attaquait à celui des handicapés mentaux. Je vous raconte ceci, pour vous dire qu’ils sont incapables de se défendre et qu’ils se placent au fond de la grille des handicapés. 

Nos besoins sont multiples. Par exemple, on doit disposer de deux spécialistes dans le bus  pour orienter les enfants et pour prendre soin d'eux et de leurs habits parfois.  

Les volontaires ne manquent pas mais les fonds font défaut. 

On vous demande d’augmenter les subventions réservées aux dépenses ordinaires et on propose que l’Etat prenne en charge toutes les dépenses de l’association.  

Nos dettes atteignent 30 000 DT  dont 3000 DT sont auprès de la CNSS. 

Mourad Hamaidi (Front Populaire) :

Est ce que vous n’avez pas pensé à inclure les parents des handicapés aux contributions au fond des dépenses ? 

Le représentant de l’Union Tunisienne d'Aide aux Insuffisants Mentaux "ATAIM" :

Nous avons instauré à un moment donné des frais d’inscription de 5 DT afin de lutter contre l’idée qu’ont certains parents de ne pas prendre soin de l’enfant handicapé et de le jeter à l’association. Depuis deux ans, peu de personnes ont payé ces frais et d’autres refusent catégoriquement de le faire.

Soit l’Etat prend en charge toutes les dépenses et nous nous contentons de la gestion et la direction ou bien il nous affecte des subventions égales à 30% des salaires, au minimum.

Brahim Nacef (Mouvement Nidaa Tounes) :

Si vous ne donnez pas à chaque bureau local ses propres fonds indépendants, les problèmes vont persister. Il y a certains qui condamnent les travaux du bureau national. 

Est-ce que ça poserait un problème de donner l’indépendance à chaque bureau local ? Dans ce cas,  il y aura des collectes de fond à cette échelle et qui peuvent être plus efficaces. 

Le représentant de l’Union Tunisienne d'Aide aux Insuffisants Mentaux "ATAIM" :

Il y a toujours possibilité de dissoudre le regroupement des centres mais les problèmes qui seront affrontés et propres à chaque centre seront multipliés.