Elus . Karima Souid

Enfant du quartier Démocratie aux Minguettes à Venissieux en banlieue lyonnaise (69), cette Franco-tunisienne de 41 ans née à Lyon 3ème le 4 avril 1971, est toujours restée proche du pays de ses origines. Directrice de projets dans une entreprise de tourisme d’affaires et événementiel, Karima est entre autre spécialiste de la Destination Tunisie depuis plus de 17 années (titulaire d un baccalauréat Philo/Lettres, puis études supérieures dans le Tourisme). Elle navigue fréquemment entre les deux rives de la Méditerranée, en Tunisie où se trouve encore toute la famille de sa mère.

Lorsque le printemps arabe éclate à Sidi Bouzid au centre du pays, c’est une page de l’histoire de son enfance qui se rouvre. Car c’est des Minguettes que sont parties en 1981 les révoltes de la jeunesse de l’immigration maghrébine et en 1983 la Marche de l'Egalité. Elle dit se reconnaître « dans cette colère légitime, la souffrance de tout un peuple ». Sur Facebook et par téléphone, elle se connecte à la révolution qui s’apprête à renverser Ben Ali.

En février, elle adhère aux valeurs d Ettakatol, un parti social démocrate. Outre la personnalité du fondateur du parti, l’ancien dissident Mustapha Ben Jaâfar, ce sont les valeurs défendues par le parti qui ont motivé son choix. « Ces valeurs sont les miennes », déclare celle qui fut la tête de liste dans la circonscription France sud. « Elles ne concernent pas seulement la liberté et la démocratie, mais également le travail, la dignité, l’égalité et le partage des richesses. »

Élue à l’Assemblée constituante, cette militante associative (lutte contre les discriminations) entend défendre un grand nombre de causes qui lui sont chères : les blessés et martyrs de la Révolution, les droits humains, l’égalité des chances, la séparation du champ politique et du champ religieux, l’égalité homme-femme, mais également le refus de la peine de mort, la sécurité intérieure, la lutte contre la corruption ou encore la création de contre-pouvoirs.

Élue en France sur la circonscription France Sud, Karima Souid se fait naturellement la porte-parole des Tunisiens de l’étranger. L’un de ses chevaux de bataille : la bi-nationalité, qui pour elle, 2eme génération, est une richesse. Autre revendication : mettre les services consulaires aux services des Tunisiens de l’étranger. « Ils doivent fournir une assistance juridique et social à tous », réclame cette Vénissiane, qui pratique depuis 5 ans la boxe anglaise, pour son « équilibre mental ». En Février 2012, elle est désignée Assesseur du Président de l Assemblée Nationale Constituante, chargée de l’Information, de la Communication et de la Relation avec les médias. De ce fait, elle est membre du Bureau de la Présidence de l’Assemblée. Le 5 février 2013, elle démissionne du parti ETTAKATOL

Elle explique sa démission en ces termes : «C'est un divorce largement consommé, largement muri et réfléchi. Le 5 février était en quelque sorte le dernier passage devant le juge. Nous étions séparés bien avant. On nous avait promis qu'en participant à la troïka, nous serions les gardiens des libertés, que nous dénoncerions Ennahdha [parti islamiste au pouvoir, ndlr] de l'intérieur. Vous imaginez bien que pesait sur une frange d'Ennahdha une présomption simple de volonté de transformation obscurantiste de la société. Présomption que l'épreuve des faits a rendue irréfutable. J’ai dénoncé l'affaire de la Mannouba, trépigné devant le silence d’Ettakatol, hurlé le 9 avril, le 14 septembre... Je me suis indignée devant le ministre de l'Intérieur lors de l'affaire du viol de cette victime rendue coupable. Je n'ai cessé de demander que les instructions parlementaires soient faites pour comprendre les nouvelles chaines de commandement au ministère de l'Intérieur. J'ai encore hurlé pour que les réunions du bureau politique d'Ettakatol soient matérialisées par des comptes rendus afin que l'on puisse garder trace des positions des uns et des autres. J'ai été ignorée. J'ai exprimé mon indignation devant la tournure odieuse que prenait la justice tunisienne. En cela, mes interventions à l'ANC étaient en rupture avec la nouvelle ligne du parti, complaisante avec Ennahdha, mais elles sont restées en phase avec les principes originels qui m'ont fait adhérer à ce parti. J'ai été cohérente avec les promesses que j'ai faites à mes électeurs durant la campagne. Ma démarche déplaisait. Après l'assassinat d'un militant d’un parti politique à Tataouine, j'ai encore demandé que le Parti révise sa participation dans cette troïka. L'articulation entre les deux petits partis (Ettakatol et CPR) d'une part et Ennahdha n'était pas fonctionnelle. Elle en devenait même dangereuse, car du rôle de garants des libertés, ils sont passés à celui de complices, au mieux dépassés, au pire calculateurs. L'irréparable est alors arrivé le lendemain de ma démission formelle. Ce n'était qu'un aboutissement logique à ce que j'avais tenté, bien seule dans le groupe parlementaire, de dénoncer, après la démission également de mon collègue élu sur France Nord,  le 9 octobre 2012. Il est triste aujourd'hui de constater qu'Ettakatol a perdu ses 2 seuls députés de France et de l'étranger. " (Extrait de l interview donnée à Lyon Capitale le 14 février 2013).

Karima Souid a rejoint le parti Al Massar le 23 Mars 2013.

Bloc parlementaire
Bloc Démocrates
Liste électorale
Forum démocratique pour le travail et les libertés
Circonscription
France 2
Parti politique
Al Massar
Membre du bureau
Assesseur chargée de l’Information, de la Communication et de la Relation avec les médias.
Taux de participation aux votes
83.71% (55ème)