Constitution: Débat général en plénière concernant le chapitre des droits et libertés

Lundi 21 janvier 2013

La séance prévue à 15h a débuté à 15h55 avec l’arrivée du deuxième vice-président Arbi Abid qui a demandé aux députés de rejoindre leurs sièges. La séance étant une reprise du débat, le quorum n’a pas à être vérifié mais les députés ont insisté quand même pour enregistrer les présences, chose qui a été retardé un moment à cause d’un problème technique avec le nouveau système de vote électronique. Selon ce système, il y avait 108 députés présents.

La parole est donnée à différents députés selon l’ordre de la liste des intervenants précédemment établie.

Kamel Ben Romdhane (NDA) qui parle d’équilibre régional, de renforcement de la place des jeunes et de justice sociale. Il demande par la même occasion la criminalisation de la normalisation avec l’entité sioniste et l’atteinte au sacré qui, selon lui, est une demande populaire.

Taher Hmila avait aussi pris la parole pour mettre le point sur l’égalité entre tous les citoyens et en profiter pour dire qu’à force de vouloir insister sur les droits de la femme, comme si elle n’était pas une citoyenne égale à l’homme, on tend à vider ces droits de leur sens et les discréditer.

Bechir Chammem (NDA), à son tour fait un exposé de l’art d’une façon générale dans sa relation avec la religion musulmane en citant le Coran et des Hadiths. Il dit que l’art est apprécié et les artistes sont appelés à la créativité mais que ça doit être conforme à nos principes et éthiques.

En arrivant à l’intervention de Sonia Toumia (NDA), cette députée s’est démarquée tout d’abord de part tant d’idées exposées en un laps de temps très court. Elle a plaidé contre l’abolition de la peine de mort en prenant pour exemple les pays occidentaux, a confirmé qu’elle ne votera pas le texte d’une constitution où la liberté vestimentaire ne sera pas garantie pour les voilées, surtout celles comme elle qui ont souffert d’harcèlements à l’ère de Ben Ali concernant ça et demande où sont les droits de la faune et de la flore, en addition aux droits garantis aux êtres humains.

Imed Hammami (NDA) a pris aussi la parole pour s’attarder sur la liberté de la recherche scientifique et les moyens de rendre effectif le droit à la santé. Il insiste aussi sur le fait que cette constitution doit inclure les objectifs de la révolution et une garantie de non-retour vers la dictature.

Quant à Noomane Fehri (Bloc Démo), il fait un exposé dans lequel il raconte ce que serait la Tunisie, idéalement, en 2061, si on pensait à l’intérêt de la patrie, non pas des partis.

Au fil des interventions, Yamina Zoghlami (NDA) a pris la parole pour s’attarder sur les droits de la femme. Elle confirme que la femme tunisienne est capable de prendre une place de décideur que ce soit dans les partis, les organisations ou dans les posts-clés de l’Etat. Elle appelle à constitutionnaliser le principe de la parité en attendant de faire changer les mentalités. Elle évoque notamment la question d’attribution d’un nom patronymique aux enfants abandonnés et plaide en faveur pour garantir à ces enfants le droit de reconnaissance.

Plus tard, Halima Guenni (NDA) intervient pour dire qu’il n’y a pas plus universel que les valeurs de l’Islam et qu’elle refuse tout article qui touchera à notre identité.

Ameur Laarayedh prend ensuite la parole pour expliquer qu’il y a des traductions non-officielles de l’avant-projet de constitution qui circulent et qui font communiquer de fausses idées sur le contenu de ce projet. Il prend pour exemple l’article 116 relatif à la cour des comptes qui cite les principes de la légalité et qui a été traduit en principes de la Chariaa. Il insiste sur le fait que ces traductions n’engagent en rien l’assemblée.

Les interventions se sont poursuivis après jusqu’à 17h30 où il a fallu lever la séance pour la prière et les députés ont été appelés à reprendre la séance à 18h pour terminer la liste des intervenants qui ne compte plus qu’un seul député et poursuivre ensuite avec les demandes de prises de parole conformément à l’article 89 du règlement intérieur. Pour cela, la séance avait repris à 18h25.