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مرصد مجلس
  • الاستماع إلى وزير الشؤون الدينية في خصوص ميزانية الوزارة
ساعة بداية الجلسة المتوقع : 14:00
بداية الجلسة 14:25
نهاية الجلسة 17:55
ساعات التاخير 25دق
معدلات الحضور 77.27%

Début de la réunion de la Commission des Droits et libertés et des relations extérieures à 14h25 pour audition du ministre des affaires religieuses concernant le budget alloué au ministère dans le projet de loi de finances pour l’exercice 2016.

Ministre des affaires religieuses :

En Tunisie nous pratiquons un islam modéré et une partie de notre budget est destiné à des campagnes allant dans ce sens. Nous avons aussi une partie du budget qui est destinée à la reconstruction des mosquées et à leur aménagement et entretient. Nous avons aussi des programmes d’éducation islamique, avec un discours modéré, qui est destiné à la population. Ces programmes sont mis en œuvre par la télévision nationale et lors des prêches du vendredi.  On nous dit souvent pourquoi vous fermez les mosquées, ce n’est pas vrai, on en a ouvert plusieurs. On ne peut pas en revanche garder les mosquées ouvertes en dehors du temps de la prière car il y a une consommation excessive d’eau et d’électricité. Il y a des gens qui viennent laver leurs vêtements dans les mosquées, il y a des gens qui y font autre chose que pratiquer la religion. Ceci dit, il y a des gens qui veulent enseigner dans les mosquées, nous acceptons cela, ils sont les bienvenus. Nous ne voulons simplement pas de mosquées avec un fonctionnement anarchique.

Taoufik Jemli (Union Patriotique Libre) :

Votre discours est très bien. Mais ça n’a rien à voir avec le contexte social que vit la Tunisie en ce moment. Nos jeunes sont confrontés à la drogue, nous n’avons rien vu de concret par rapport a ça. J’aimerais bien qu’on arrête avec les programmes ennuyants fait par des vieux. Il faut changer le discours et laisser les jeunes parler. Les jeunes écoutent les jeunes et de ce fait le message passe de manière plus efficace. 

Ramzi Ben Fraj (Mouvement Ennahdha) :

Il y a des imams qui prêchent un discours jihadiste dans les mosquées appartenant au ministère des affaires religieuses. J’aimerais bien savoir quelles sont vos critères pour limoger un imam et pas un autre. De plus, les imams limogés pour ce genre de discours pourquoi ne sont ils pas jugés ? J’ai une immunité donc je peux vous donner des noms d’imams qui prêchent le terrorisme et je vous les citerais plus tard. De plus nous sommes un pays sunnite, qu’est ce que vous êtes entrain de faire concernant la vague de shiites qui se propage en Tunisie ? 

Imed Daimi (Congrès Pour la République) :

J’ai quelques questions relatives au budget. A mon sens le rôle du ministère des affaires religieuses ne devrait être qu’un rôle d’arbitrage. Nous ne remarquons que l’inverse. Le ministère monopolise la religion. J’aimerais bien voir l’article premier de la constitution changé dans le sens ou la religion devrait simplement être une affaire personnelle et non pas étatique. Le rôle de l’Etat et plus spécifiquement du ministère des affaires religieuses devrait être un simple rôle de lutte contre les discours extrémistes et jihadistes. Selon nous il faut que le ministère des affaires religieuses disparaisse en faveur d’un conseil comme le conseil supérieur de la magistrature qui réunira les grands imams tunisiens.

Abir Abdelli (Mouvement Nidaa Tounes) :

J’aimerais bien que le discours religieux ne se limite pas à la prêche du vendredi. Par ailleurs en tant que jeune députés je n’ai aucune idée de ces programmes jeunes que vous proposer. J’aimerais bien en savoir plus. 

Imed Khemiri (Mouvement Ennahdha) :

Nous sommes avec vous pour la neutralité des mosquées et notre parti a toujours été en faveur de cette neutralité. Ceci dit il ne faut pas que cette neutralité entraîne à vider les mosquées de leur sens. Il ne faut pas que le discours soit indépendant du contexte social tunisien. C’est la base de la dictature, vider le discours religieux de tout sens, le vider de toute attractivité. La pauvreté dans le secteur religieux est la cause du terrorisme.

Aymen Aloui (Front Populaire) :

La constitution dispose de l’Etat civil, néanmoins, on remarque que les disputes concernant ce point existent encore. Quand on parle d’islam sunnite on se rend compte que l’Etat n’est pas aussi civil que ça. On parle d’islam modéré, mais nous ne voulons pas d’islam modéré, nous voulons un extrémiste dans la défense de l’Etat, du territoire, de la nation, des citoyens et un islam extrémiste dans sa lutte contre le terrorisme et les discours jihadistes. Il y a toujours des mosquées ou on se moque de la Tunisie. Ce ne sont plus des mosquées à mon sens. Il faut redéfinir nos priorités. Nous devons sortir de la question de la foi. 

Karim Helali (Afek) :

Nous avons besoin d’un discours éclairé, pas vide de sens. Car il faut le dire, le terrorisme à une cause principale qui est le discours religieux vidé de tout sens du temps de Ben Ali. Le ministère doit nommer les imams, les former académiquement, subvenir à leurs besoins. Il faut qu’ils soient encadrés. 

Zouhair Rajbi (Mouvement Ennahdha) :

Il y a un adage français qui dit « on ne peut pas changer une culture avec une loi ». Il faudrait changer la culture par la culture, le député doit respecter le code de la route, l’élève son professeurs. J’aimerais bien que le ministère des affaires religieuses s’occupe de la mosquée « Ettawba » a Siliana, qui est un des plus vieux centres islamiques. 

Fatma Mseddi (Mouvement Nidaa Tounes) :

Je vous salue, j’estime que le ministère actuel des affaires religieuses est un des plus réussis. Vous êtes vraiment entrain de faire des réformes. Nous devons aussi nous concentrer sur l’éducation de nous jeunes, dans les jardins d’enfants, les écoles, les lycées et les universités. 

Hela Omrane (Mouvement Nidaa Tounes) :

Vous avez une grande responsabilité de défendre l’islam tunisien, issus de la paix, modéré, l’islam que tous les tunisiens connaissent. Vous savez qu’il y a des mosquées qui ont tenus des discours lors des campagnes électorales en faveur de certains partis politiques. Vous avez un grand rôle et une très grande responsabilité de combattre le terrorisme. 

Mustapha Ben Ahmed (Mouvement Nidaa Tounes) :

 Je ne pense pas que le discours soit l’important ici, nous sommes différents. La ligne rouge est la violence. C’est mon point de vie. Dans notre constitution nous avons la liberté de conscience. Votre responsabilité est de défendre cette ligne rouge qu’est la violence et ne pas permettre son dépassement. A mon sens nous devons enseigner toutes les tendances de l’islam même le wahabisme, et éduquer les gens. 

Mohamed Frikha (Mouvement Enahdha) :

En Tunisie le fond de la Zakat n’est pas efficace, j’aimerais bien que vous vous concentrez un peu sur ça. J’étais dernièrement a un colloque aux Etats Unis sur la lutte contre le terrorisme après les attentats a Paris, un colonel français est venu me dire « nous allons fermer les mosquées, nous prenons exemple sur la Tunisie », j’aurais aimé ne pas être un exemple concernant la fermeture de mosquées.

Emna Ben Hmayed (Mouvement Ennahdha) :

Est-ce qu’il y a un programme du ministère relatif à une campagne de sensibilisation des jeunes et à la lutte contre le terrorisme et les discours jihadistes qui se propagent sur internet ? 

Houda Slim (Mouvement Nidaa Tounes) :

J’ai quelques questions sur la stratégie du ministère des affaires religieuses. Avez-vous un programme de travailler conjointement avec le ministère de l’éducation et de la culture ? Il faut que la religion se rapproche des gens et ne se limite pas à un style vestimentaire précis ou a une catégorie précise de discours. Le terrorisme a des moyens de propagande beaucoup plus évolués que ceux du ministère. Avez-vous pensé à ça ? 

Abdelaziz Kotti (Mouvement Nidaa Tounes) :

La cause de la haine entre les tunisiens, la cause des discours haineux c’est les mosquées et les prêches qui s’y tiennent. Votre rôle c’est de faire appliquer la loi. 

Ministre des affaires religieuses :

Nous voulons que nos mosquées soient un lieu de culte qui rapproche les gens entre eux et les gens de Dieu. C’est ce que nous recherchons au final. Nous sommes tous des citoyens tunisiens, salafistes, nahdhaouis, tout le monde, et rien ne nous sépare. Nous avons dans notre programme un dialogue national qui va dans ce sens. Notre islam a une spécificité, il est modéré et tolérant et notre but ultime et que tous les tunisiens vivent ensemble dans la tolérance et l’acceptation mutuelle. Une des tendances horribles qui est apparues dernièrement est le suicide des enfants, et des jeunes. Il faut à mon avis traiter ça d’un point de vie religieux, aborder les jeunes sous cet angle et essayer de les éloigner de ces tendances suicidaires. Personne n’en parle, et j’estime que c’est un danger très grand. 

Représentant du ministère des affaires religieuses :

Le budget relatif a la gestion est le même que celui de l’année courante. Je tiens à vous préciser une chose, les moquées ne sont pas construites par le ministère des affaires religieuses. Le ministère ne fait qu’appliquer des critères afin d’octroyer ou pas l’autorisation de bâtir une mosquée. Le ministère essaye de tout faite pour privilégier les régions intérieures. On applique le principe de la discrimination positive en faveur du développement des moquées dans les régions intérieures. 

Levée de la réunion à 17h55.