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مرصد مجلس
  • الإستماع إلى ممثلين عن الإتحاد الوطني للمكفوفين والجمعية العامة للقاصرين عن الحركة العضوية
ساعة بداية الجلسة المتوقع : 14:30
بداية الجلسة 15:30
نهاية الجلسة 18:00
ساعات التاخير
معدلات الحضور 27.27%

Début de la réunion de la commission des affaires des handicapés et des catégories précaires à 15h30, pour audition des représentants de l'Union Nationale des Aveugles de Tunisie et de l'Association Générale des Insuffisants moteurs. Cette audition s’inscrit dans le cadre d’une évaluation de la situation des aveugles et insuffisants moteurs en Tunisie et les organes étatiques œuvrant dans ce domaine. 

Mourad Hamaidi (Front Populaire) donne la parole aux représentants de l'Union Nationale des Aveugles de Tunisie:

Représentant de l'Union Nationale des Aveugles de Tunisie : 

Cette union se charge d’aider environs 40 000 personnes en Tunisie. Nous avons un centre de formation des aveugles à Sidi Thabet et un nouveau centre qui vient d’ouvrir à Gafsa. Nous avons aussi des unités et des centres de productions, des fermes agricoles, une imprimerie de braille, et une usine de production de produits nettoyants. Ces dernières années l’Union Nationale des Aveugles de Tunisie traverse quelques difficultés. En 2012 un accord d'encadrement nous a enlevé notre budget qui servait jusque là au financement de tous nos projets et centres de formations. Cet accord nous cause des difficultés d’ordre financier. Mis à part ces difficultés, nous rencontrons des problèmes d’ordre juridique. Les articles 29, 30 et 31 de la loi N°2005-83 relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées disposent de l’obligation d’employer 1% d’handicapés par an dans les institutions étatiques et administrations publiques. Cette obligation n’est pas assortie de sanctions. Il n’y a rien qui oblige la mise en œuvre de ces articles. Les recrutements se font de manière anarchique. Une année ils recrutent 20, l’année suivante ils recrutent 30. Il n’y a aucune logique dans ces recrutements. J’aimerais bien savoir sur quoi se basent les administrations. 

Représentant de l'Union Nationale des Aveugles de Tunisie :

Il y a des dispositions qui obligent les administrations publiques d’acheter 20% de certains produits nettoyant des personnes handicapées. Mais ceci ne se fait pas dans la pratique. Nous donnons un emploi aux personnes handicapées mais nous n’avons pas les moyens de les payer car toutes les dispositions de la législation tunisienne qui protègent et promeuvent les handicapés ne sont pas respectées. Nous avons beaucoup d’idées relatives à la protection des insuffisants moteurs et handicapés en général tel que par exemple une puce qui se mettra dans leur poignet qui nous permettra de les retrouver en cas de disparition. Nos idées sont nombreuses et leur coût est dérisoire. Nous souhaitons vraiment travailler conjointement avec vous pour les mettre en application. 

Brahim Nacef (Mouvement Nidaa Tounes) :

Avant l’application de cet accord d'encadrement, chaque association employait des personnes qui sont toujours employées actuellement. Donc les problèmes que vous évoquez qui selon vous sont causés par l’accord existaient déjà avant son entrée en vigueur. De même concernant les fonds. 

Représentant de l'Union Nationale des Aveugles de Tunisie : 

Nous avons un grand problème relatif à la terre agricole de Sidi Thabet, avant la révolution nous avions 105 logements pour les familles d’aveugles qui travaillaient à Sidi Thabet. Ils y sont toujours actuellement mais de manière illégale. Ils n’y travaillent plus mais ne veulent plus sortir de là bas. Les logements appartiennent à l’Etat. Un autre problème est relatif à une terre agricole de Sfax. Une partie à été prise par des citoyens. Ils y ont construits des maisons. Actuellement il y a 20 affaires en cours, parmi elles des affaires qui durent depuis 1976. A Nabeul nous avons beaucoup de terrains loués depuis 20 ans. La majorité est louée par des personnes dont on ignore tout. Il n’y a aucun document relatif à ces baux nulle part. 

Représentant de l'Union Nationale des Aveugles de Tunisie :

Il y a vraiment un chaos au sein de l’Union qui dure bien avant la révolution et qui s’est aggravé avec celle-ci. Nous avons créé des commissions, nous avons remarqué une lacune incroyable en matière de compétences. Il y a des institutions comme celle de Sidi Thabet par exemple qui travaillent. Mais le reste ne travaille pas. 

Mourad Hamaidi (Front Populaire) :

Les problèmes que vous venez d’exposer sont relativement normaux compte tenu de la situation actuelle post révolution. Nous allons prendre cela en considération et contacter les autorités compétentes afin de trouver une solution le plus rapidement possible. Ensemble nous pouvons changer les choses.

Brahim Nacef (Mouvement Nidaa Tounes) :

Vous avez devant vous un travail énorme. Vous devez nettoyer l’Union de tous corrompus. Vous devez d’abord commencer par rendre l’image de l’Union plus propre, et ainsi nous pouvons régler la situation.

Les représentants de l'Union Nationale des Aveugles de Tunisie quittent la salle à 16h40 et les membres de la commission des affaires des handicapés et des catégories précaires prennent une pause de 10 minutes en attendant le président de l’Association Générale des Insuffisants moteurs.

La réunion reprend à 16h50.

Le président de l’Association Générale des Insuffisants moteurs :

Nous avons plusieurs catégories d’insuffisances motrices et dans certains cas ces insuffisances sont accompagnées d’insuffisances cérébrales. Ces personnes là son aujourd’hui chez elles, dans un état de pauvreté extrême, elles meurent jour après jour, sans aucune assistance ni aucune aide. Je qualifie cela de crime contre l’humanité. C’est vraiment dommage car ces personnes peuvent réussir dans la vie. On a par exemple une jeune fille dénommée Lobna qui a une insuffisance cérébrale. Cette jeune fille a eu son master en civilisation anglaise. Les difficultés que rencontrent ces personnes sont relatives à leur futur. Ces personnes sont capables de réussir mais en Tunisie nous ne leurs donnons pas la chance de le faire. Les professionnels n’ont aucune idée des maladies de ces personnes, les professionnels éducatifs et de la santé ne sont pas conscients des diverses formes d’handicap existant. Tous ces obstacles empêchent les handicapés de s’épanouir et de réussir leurs vies. Ils se trouvent obligés de quitter la Tunisie quand ils en ont les moyens ou, de mourir jour après jour, comme le cas de 200 000 citoyens tunisiens atteints de ces insuffisances motrices et cérébrales. Aujourd’hui, après 43 ans d’existence, le centre d’insuffisance cérébrale ferme ses portes pour manque de ressources. Ce centre qui est un modèle en Afrique et dans le monde arabe ferme ses portes car le ministère à supprimé le budget qui lui était relatif. 1 sur 10 enfants dans le monde est atteints d’autisme. C’est devenu une catastrophe mondiale. Ces chiffres sont applicables en Tunisie. Il n’y a pas de centres d’autisme en Tunisie. Ces enfants sont donc placés dans des centres qui ne sont pas du tout habilités. 80% de l’handicap des autistes peut être évité et leur intégration peut être faite s’ils sont bien traités. Dans le cas contraire, ils sont foutus. En plaçant ces enfants dans des centres non habilités, on les condamne à aggraver leur état mental. Un autre problème est relatif à l’emploi. Nous avons une commission nationale chargée de l’emploi des personnes atteintes d’insuffisance cérébrale. Cette commission n’a pas une approche par les besoin des handicapés mais une approche par l’offre. C’est l’administration publique qui décide de ce dont elle a besoin. Il y a parmi les insuffisants moteurs des professeurs d’enseignement supérieur toujours au chômage a cause de cette approche par offre. Ils peuvent facilement être socialement intégré mais cela ne se fait pas a cause de cette approche. Nous avons besoin comme vous voyez d’une réflexion nationale, d’une stratégie nationale. Ces personnes là et leur situation relèvent de la responsabilité de tous. Ce sont des citoyens Tunisiens à part entière. C’est de leur droit. Ils ont le droit à l’éducation, un droit à la santé, un droit à l’intégration sociale, un droit à une vie digne, un droit à l’emploi. Pouvez-vous concevoir et accepter une école publique ou il n’y a pas de professeur d’arabe ? Non. C’est la même chose ici, les enfants atteints d’une insuffisance motrice ont le droit d’avoir des médecins, infirmiers, assistants dans les écoles. Il s’agit là de leurs droits les plus basiques. Il y une ignorance de la loi en Tunisie. Nous ne sommes pas conscients que nous avons une obligation législative de prendre en charge ces personnes là. Or, aucun de ces textes n’est appliqué et aucun suivit de se fait. 

Brahim Nacef (Mouvement Nidaa Tounes) :

Je suis entièrement d’accord avec ce que vous avez dis. Des personnes qui après 20 ans passés dans les centres spécialisés se trouvent jetés à la rue, livrés à leurs propre sort sans aucune aide. Ils sont simplement livrés à la mort. 

Mourad Hamaidi (Front Populaire) :

C’est vrai nous sommes d’accord qu’il existe un problème de budget, de fonds publics. Quel est votre proposition dans ce sens ?

Le président de l’Association Générale des Insuffisants moteurs :

Nous aidons ces associations de nos poches mais nous avons aussi des limites. Nous avons besoin de subventions étatiques. Dans 70% des associations nous n’avons pas de personnel qualifié. Nous avons pris les cas de chaque association une par une. Par exemple dans une association de Sbikha, nous n’avons ni kiné, ni orthophoniste, ni éducateur. Plusieurs cas semblables partout en Tunisie. Seuls 30% des associations bénéficient de manière effective du budget de 40 200 dinars. Vu que les autres manquent de ressources humaines, cet argent ne sert à rien. 

Brahim Nacef (Mouvement Nidaa Tounes) :

Nous avons un gros problème en Tunisie de manque de compétence. Les orthophonistes, par exemple ceux formés par l’Etat vont faire 4, 5 ans de formation et stage en Tunisie avec les associations puis ils sont appelés par le Qatar et autres pour des contrats. C’est un gros problème que nous rencontrons actuellement. Nous devons discuter de cela avec le ministère afin d’y remédier le plus rapidement possible. 

Mourad Hamaidi (Front Populaire) :

Je vous remercie de votre intervention. Le rôle de cette commission est d’aider cette catégorie de citoyens qui représentent un très grand nombre de la population, plus d’un million. Nous allons procéder à plusieurs auditions d'associations puis auditionner le ministère et évoquer tous ces problèmes avec lui. Merci encore une fois. 

La réunion de la commission des affaires des handicapés et des catégories précaires est levée à 18h00.